jeudi 20 décembre 2012

Quelques news de fin d'année.



Quelques nouvelles, suite à l'extraction en septembre dernier et la mise en pot.

  • Le Serre, Legolas II et Will Turner, les 3 ruches qui ont suffisamment produit pour permettre de récolter les hausses, ont rapportées en tout 22 KG, ce qui n'est pas extraordinaire.


  • Depuis une nouvelle venue est arrivée, récompense du concours photo gagné l'année dernière.   Elle se dénomme Equinoxe.


  • Nouvel emplacement pour passer l'hiver au chaud, avec une convention signée avec la ville de Marseille. Une parcelle communale située sous Notre Dame de La Garde, accueillera les fifilles, l'hiver à la place de Ste Victoire trop froid.
          Déménagement prévu le 15 janvier prochain !

Ensuite, afin de profiter de la miellée de romarin dès février, nous essaierons d'en déposer sur le massif de l'Etoile.


  • Joyeuses fêtes à tous,  et un peu de lecture sur notre sujet partagé, grâce à Karine qui assure une veille sans faille pour son mari mono-maniaque...
Article issu de: Le Monde

Des chercheurs ont rajeuni le cerveau… d’abeilles




Avec des sociétés humaines où l'espérance de vie ne cesse d'augmenter, la prévalence des maladies que l'on regroupe sous l'expression de "démence sénile" (essentiellement la maladie d'Alzheimer) est elle aussi à la hausse. D'où l'intérêt croissant de la science pour des modèles animaux permettant aux chercheurs de travailler sur les différents aspects de la sénescence. Et parmi ces modèles, on trouve l'abeille ouvrière dont la vie courte tient en l'espace de cinq à six semaines durant lesquelles elle occupe différents "postes" dans la société : elle commence par travailler à l'intérieur de la ruche, comme nettoyeuse, nourrice pour les larves, magasinière, ventileuse, cirière. Certaines s'aventurent ensuite à l'extérieur, d'abord pour garder l'entrée de la ruche puis pour butiner.
C'est là que se produit un phénomène spectaculaire sur le plan cognitif, comme l'explique une spécialiste des abeilles, la Norvégienne Gro Amdam (Université d'Etat de l'Arizona - Université norvégienne pour les sciences de la vie) : "Des recherches ont montré que quand les abeilles restent dans la ruche pour s'occuper des larves – les bébés abeilles –, elles conservent intactes leurs capacités cognitives. Cependant, une fois qu'elles ont fini de jouer les nourrices et qu'elles sortent pour chercher de la nourriture, elles commencent à vieillir très vite. Après seulement deux semaines, les butineuses ont les ailes usées, elles ont perdu leurs poils et, surtout, elles perdent leurs fonctions cérébrales, ce que l'on constate en mesurant leur capacité à apprendre de nouvelles choses."
On pourrait se dire que c'est le simple effet de l'âge. Mais en réalité, plusieurs études ont prouvé que ce vieillissement accéléré n'est pas lié au nombre de semaines de vie mais au rôle que jouent les ouvrières dans la société. Ainsi, des nourrices de cinq semaines ne présenteront pas de baisse de performance pour certains exercices, alors que les butineuses du même âge (et donc en fin de vie) auront nettement plus de difficultés avec les nouveaux apprentissages. Partant de ce constat, Gro Amdam et deux collègues se sont posé la question suivante : "Et que se passerait-il si nous demandions à des butineuses de se remettre à jouer les nourrices ?" Leur cerveau pourrait-il "remonter le temps" ?
La réponse est donnée dans l'étude que ces chercheurs ont publiée dans le numéro d'octobre de la revue Experimental Gerontology et elle a quelque chose de fascinant. L'expérience a d'abord consisté à marquer des milliers de butineuses pour connaître leur âge. Puis, les chercheurs ont retiré les nourrices des ruches observées, afin d'obliger une partie des butineuses à se reconvertir à ce poste. Puis ils ont procédé à des tests sur toutes les catégories d'abeilles (nourrices, butineuses jeunes et plus âgées, butineuses redevenues nourrices), tests où les insectes apprenaient à associer une odeur particulière à une récompense (en l'occurrence de l'eau sucrée). Je précise qu'ils avaient au préalable vérifié que les capacités olfactives et gustatives des abeilles n'étaient affectées ni par l'âge ni par leur rôle social. Résultat : après dix jours, les capacités cognitives étaient nettement meilleures chez les butineuses reconverties que chez celles qui avaient continué à collecter nectar et pollen. C'est comme si le cerveau des premières avait rajeuni. Les chercheurs l'expriment autrement et disent que "les déficits cognitifs liés à l'âge peuvent être réversibles".
Il reste à découvrir comment fonctionnent les processus biochimiques qui restaurent les capacités cognitives perdues. Première piste : l'analyse des cerveaux d'abeilles a mis en évidence la présence, chez les butineuses redevenues nourrices, de protéines ayant un rôle protecteur contre le stress cellulaire et les maladies neurodégénératives. Pour les auteurs de l'étude, ce travail confirme aussi que l'abeille, insecte social, est un modèle intéressant pour comprendre à quel point les relations sociales et l'activité influent sur les performances cognitives des individus vieillissants. Cet article prouve, selon Gro Amdam, "une certaine souplesse dans le cerveau de l'abeille et on peut imaginer que les cerveaux d'autres animaux et des humains pourraient avoir un potentiel similaire. Si c'est le cas, la question est de savoir si nous sommes capables d'exploiter cette souplesse. Une autre approche consisterait à déterminer comment ces protéines agissent chez l'abeille et de créer ensuite des substances ayant des effets similaires" chez l'humain.
Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)